A lire sur le site « Chroniques critiques. Zones subversives » une recension du livre sous le titre « Nouvelles révoltes et classes moyennes »
« De nombreuses révoltes éclatent à travers le monde, notamment depuis 2019. Mais ces mouvement restent traversés par des contradictions. La classe moyenne salariée s’appuie sur les grèves ouvrières pour porter ses propres revendications. Ces mouvements interclassistes préfèrent s’adresser à l’Etat plutôt que de remettre en cause l’exploitation.
L’effondrement du mouvement ouvrier laisse place à de nouvelles formes de luttes. La classe moyenne salariée joue un rôle prépondérant dans ces nouveaux conflits sociaux. Pourtant ce groupe social reste peu analysé en raison de l’illusion de l’image d’une lutte des classes qui se réduit à un affrontement entre le prolétariat et la bourgeoisie. Les révoltes dans les pays arabes, les mouvements Occupy, ou le mouvement social de 2016 en France montrent l’importance de la classe moyenne salariée.
« Ce groupe social se caractérise par un sursalaire et une surconsommation, contrairement au prolétariat qui lutte contre l’exploitation. La classe moyenne salariée n’a donc pas les mêmes intérêts que le prolétariat et elle défend avant tout son sursalaire. Néanmoins, ces deux classes sociales participent aux mêmes révoltes sociales, parfois mêmes insurrectionnelles. Mais, dans ces luttes interclassistes, le prolétariat revendique une amélioration de l’exploitation et non son abolition. Ensuite, ces luttes interclassistes s’adressent à l’Etat bien plus qu’elles n’attaquent le capital. Une analyse de classe des révoltes sociales peut permettre de mieux comprendre leurs limites et de les dépasser.
Bruno Astarian et Robert Ferro livrent leurs analyses sur la classe moyenne et les nouvelles luttes. Ce sont deux figures incontournables de la mouvance de la communisation. Ce courant intellectuel et politique critique les impasses du mouvement ouvrier traditionnel. Différents courants (marxisme, anarchisme ou syndicalisme révolutionnaire) affirment la centralité de la classe du travail et proposent une propriété collective des moyens de production. Mais ce projet ne remet pas en cause la forme-marchandise, l’Etat, l’exploitation ou l’échange. Ensuite, ce programme n’est jamais parvenu à se réaliser. La contestation des années 1968 remet en cause ce vieux modèle. La communisation reste attachée à la révolution. Cependant, elle ne passe plus par l’affirmation du prolétariat mais par l’abolition de toutes les classes, sans période de transition. Bruno Astarian et Robert Ferro développent leurs analyses des nouvelles luttes sociales dans le livre Le ménage à trois de la lutte des classes. » La suite ici