Critique la plus précise et la plus impitoyable des politiques de libéralisation menées dans l’Albanie post-socialiste, le livre de ce fonctionnaire de l’Organisation Internationale du Travail est aussi une remarquable défense du caractère « classiste » de l’insurrection de 1997. Tout la deuxième partie du livre est ainsi consacrée à démontrer, chiffres et témoignages à l’appui, comment les destructions d’entreprises durant le soulèvement correspondaient précisément aux secteurs où se pratiquaient l’exploitation la plus intense et les méthodes de management les plus brutales.
Comme il le conclut : « Le présent ouvrage, qui s’appuie principalement sur les résultats d’une enquête exhaustive auprès des entreprises, mais aussi sur un large éventail d’autres sources, présente des preuves solides que la récente vague de mécontentement a été générée non seulement par l’effondrement des schémas pyramidaux et la rébellion qui en a résulté à l’encontre des pouvoirs en place, mais aussi par de nombreux autres facteurs importants. Il s’agit notamment des problèmes sociaux qui se sont accumulés au cours des premières années de la réforme : augmentation du chômage, faiblesse des aides sociales, baisse des salaires et conditions de travail déplorables. La participation active des travailleurs au conflit et le nombre élevé d’entreprises détruites ou gravement endommagées, ainsi que le type d’entreprise généralement visé, constituent des preuves évidentes du mécontentement populaire à l’égard de la réforme. » ( voir également les passages traduits à la fin de la chronologie dans notre livre).