Description
Éditée par liremarx.noblogs.org
136 pages, format 16 x 24 – parution novembre 2022
15 euros + frais de port (2 euros)
La revue est auto-diffusée, les libraires intéressés par un dépôt sont priés de nous contacter : lmpress@riseup.net.
Abonnement : 60 euros/an (4 numéros, frais de port offerts) : SOUSCRIPTION ICI ( cliquer sur le lien)
Description du numéro 1 :
Ce premier numéro s’ouvre par l’article « La structure, l’action et la moyenne idéale » d’Alex Demirović qui expose le rapport entre action et structure, un rapport réinvesti par Marx de manière bien plus dynamique que les lectures déterministes ne le supposent. C’est par cette brèche que se fraie une voie émancipatrice dans un monde où la moyenne se trouve être la barbarie.
L’article suivant, « La terrible première section » de Lukas Egger, entre en discussion avec l’influente lecture de Marx par Louis Althusser. Alors que l’on trouve chez celui-ci des arguments de poids contre les interprétations hégélianisantes de Marx, il montre en quoi la lecture althussérienne du Capital passe nécessairement à côté des spécificités de la théorie marxienne de la valeur.
Dans « La théorie marxienne de la fonction dialectique du capital », Marcello Musto retrace l’évolution de la conception du capitalisme chez Marx. Il permet ainsi de dépasser l’approche déterministe de l’histoire humaine conçue comme succession de modes de production qui chemine nécessairement vers la naissance d’une société communiste ; il vise donc à élaborer un matérialisme au-delà du déterminisme.
Enfin, dans l’article « Capitalisme d’État ? » qui clôture ce cahier, John Kannankulam ouvre une discussion avec les théories matérialistes du rapport entre capitalisme et État. L’article interroge ainsi la séparation présupposée par le capitalisme entre l’État et l’économie comme condition pour que les conflits de classe aient lieu. Il permet ainsi de comprendre en quoi la prise pouvoir d’État est loin de garantir que s’impose une logique qui rompe avec celle du capitalisme.
Description de la revue :
Mouvement du capital. Danse de la mort. A — M — A’ est la succession de métamorphoses dans laquelle se loge la puissance qui se nourrit de nous, de notre temps. C’est le mouvement qui fige et nous assigne à des fonctions économiques, à des rôles sociaux, à des identités. C’est la formule par laquelle Karl Marx saisit ce mouvement et à laquelle il parvient au début du Capital pour « dévoiler la loi de l’évolution économique de la société moderne ». La métamorphose apparemment magique d’une certaine quantité d’argent A en marchandises M, puis à nouveau en A, mais avec un supplément de larmes et de sang: A’.
C’est dans cette formule que se condense la force de l’approche marxienne de l’économie politique et sa critique, formule qui la condense sans pour autant s’y réduire. Il y a dans cette formule de Marx autant l’essence de sa démarche que celle du capitalisme, avec leurs forces et leurs limites. C’est — l’analyse du capital en tant que mouvement.
Prises entre deux lignes de production théorique, celle universitaire et celle affiliée aux partis pro-soviétiques, les lectures de Marx ont souffert de profondes lacunes dans le milieu francophone. Entre une glose imbitable à prétention philosophique, des commentaires érudits en rupture totale avec les enjeux immédiats des luttes anticapitalistes, ou bien des hagiographies tronquant, sans forcément être mal intentionnées, des parties de l’œuvre de Marx, il ne restait en France que bien peu de place à des lectures originales de Marx.
Force est de constater qu’en France, le champ des échanges autour de l’œuvre marxienne est assez réduit et polarisé, et un simple coup d’œil outre Rhin, ou bien outre Manche, suffit à nous faire rougir, tant les publications, notamment non universitaires, sont nombreuses. C’est pour pallier ce manque, pour ouvrir cet horizon de réflexion, que nous nous donnons pour objectif de rendre disponibles ces productions sous forme d’une revue. Il s’agit en effet de se pourvoir des éléments permettant d’agir de manière révolutionnaire dans nos présents, éloignés de tout dogmatisme du marxisme pour atteindre une analyse du mouvement du capital et de ses conséquences.
Nous élaborons cette revue en opérant un choix d’articles parmi diverses revues universitaires ou non à l’étranger. Pour ce faire, nous coopérons avec des revues comme la New Left Review, Capital and Class et la PROKLA ainsi qu’avec leurs auteurs et autrices. Nous sélectionnons les articles qui nous paraissent manquer dans le débat français sur Marx et sur la critique de l’économie politique, mais aussi dans les milieux dits « de gauche » ou encore les collectifs anticapitalistes en lutte. Définir nos objectifs communs, interroger nos revendications, penser le rapport entre État et capital, entre exploitation systémique et action individuelle sont autant de boussoles pour nos sélections.
Pour finir, précisons que même si nous ferons la part belle à la critique de l’économie politique, celle-ci comporte certaines limites qu’il est nécessaire d’interroger. Il est des questions qui ne relèvent pas de son domaine d’objet, et qu’il faut thématiser pour pouvoir agir de manière efficace dans nos sociétés en vue de contribuer à « abréger et atténuer les douleurs de l’enfantement » d’une société socialiste.